À retenir
- Les Français expatriés au Maroc bénéficient d’un régime fiscal avantageux avec un taux progressif de 0% à 38%
- La convention fiscale Franco-Marocaine évite la double imposition
- La résidence fiscale marocaine s’obtient après 183 jours de présence ou par le centre d’intérêts économiques
- Les retraités français peuvent bénéficier d’une fiscalité attractive sur leurs pensions
- Pour 2025, de nouvelles dispositions concernent la déclaration des revenus mondiaux
S’installer au Maroc en tant que Français en 2025 nécessite de bien comprendre le système fiscal local et ses implications. La fiscalité marocaine pour les expatriés présente plusieurs avantages qui attirent de nombreux Français. Vous devrez néanmoins maîtriser les règles qui déterminent votre résidence fiscale et les obligations déclaratives dans les deux pays. Ce guide vous accompagne à travers les méandres de l’imposition des expatriés français au Maroc pour cette année 2025.
Les critères de résidence fiscale pour les Français au Maroc en 2025
La définition du statut fiscal constitue la base de toute démarche d’expatriation. Au Maroc, vous êtes considéré comme résident fiscal si vous remplissez au moins l’un des critères suivants :
- Vous disposez d’un foyer permanent d’habitation sur le territoire marocain
- Le centre de vos intérêts économiques se trouve au Maroc
- Vous séjournez au Maroc pendant plus de 183 jours sur une période de 365 jours
Contrairement à certaines idées reçues, il n’est pas nécessaire d’avoir un visa de résident pour être considéré comme résident fiscal. La Direction Générale des Impôts marocaine applique ces critères de manière stricte pour déterminer votre statut. En cas de double résidence, la convention fiscale franco-marocaine prévoit des clauses de départage.
Le barème d’imposition marocain applicable aux expatriés français
L’impôt sur le revenu au Maroc (IR) fonctionne selon un système progressif par tranches, similaire au système français mais avec des taux différents. Pour 2025, le barème s’établit comme suit :
Tranche de revenu annuel (en dirhams) | Taux applicable |
---|---|
0 à 30 000 MAD | 0% |
30 001 à 50 000 MAD | 10% |
50 001 à 60 000 MAD | 20% |
60 001 à 80 000 MAD | 30% |
80 001 à 180 000 MAD | 34% |
Au-delà de 180 000 MAD | 38% |
Les résidents fiscaux marocains sont imposés sur l’ensemble de leurs revenus mondiaux. Cependant, la convention fiscale franco-marocaine permet d’éviter la double imposition grâce au mécanisme du crédit d’impôt. Vos revenus de source française déjà imposés en France peuvent être exonérés ou partiellement défiscalisés au Maroc.
La fiscalité des différents types de revenus pour les expatriés
Chaque catégorie de revenus obéit à des règles spécifiques dans le cadre de l’expatriation au Maroc. Voici les principales :
- Revenus salariaux – Imposés au Maroc s’ils y sont perçus, avec un abattement forfaitaire de 20% plafonné à 30 000 MAD
- Pensions et retraites – Bénéficient d’un abattement de 60% et sont généralement imposées dans le pays de résidence
- Revenus locatifs – Les revenus fonciers marocains sont soumis à l’IR, tandis que ceux de source française restent imposables en France
- Dividendes et intérêts – Soumis à une retenue à la source de 15% au Maroc pour les résidents
Pour les entrepreneurs français installés au Maroc, le régime de l’auto-entrepreneur offre une fiscalité simplifiée avec des taux réduits : 0,5% du chiffre d’affaires pour les activités industrielles et artisanales, 1% pour les prestations de services.
Le statut fiscal spécifique des retraités français au Maroc
De nombreux retraités français choisissent le Maroc pour sa qualité de vie et sa fiscalité avantageuse. Depuis 2025, les dispositions fiscales pour les retraités expatriés comprennent :
Les pensions de retraite bénéficient d’un abattement forfaitaire de 60% au Maroc, ce qui réduit considérablement la pression fiscale. Pour un retraité percevant 2 500 € mensuels, l’imposition effective reste très modérée comparée à celle applicable en France.
La convention fiscale prévoit que les pensions publiques françaises restent imposables uniquement en France, tandis que les pensions privées sont généralement imposables au Maroc pour les résidents fiscaux marocains. Cette distinction est fondamentale pour optimiser votre situation fiscale.
Obligations déclaratives et calendrier fiscal pour les Français au Maroc
Même expatrié, vous conservez certaines obligations envers le fisc français tout en devant respecter les règles marocaines. Les échéances principales à retenir :
- Au Maroc : Déclaration annuelle des revenus avant le 30 avril 2025
- En France : Déclaration des revenus mondiaux via le formulaire 2042 pour les non-résidents avant les délais spécifiques de mai-juin 2025
Les expatriés français doivent continuer à déclarer leurs revenus de source française en France, même s’ils sont résidents fiscaux au Maroc. Les revenus fonciers, plus-values immobilières et certains revenus mobiliers restent imposables en France même pour les non-résidents.
La taxe d’habitation et la taxe foncière sur les biens immobiliers français demeurent exigibles indépendamment de votre statut de résident fiscal. Veillez à maintenir ces paiements pour éviter des majorations.
L’impact de la convention fiscale Franco-Marocaine sur votre imposition
La convention fiscale entre la France et le Maroc joue un rôle crucial dans la détermination de votre statut fiscal. Elle permet d’éviter la double imposition et définit quel pays a le droit d’imposer chaque type de revenu.
Signée en 1970 et régulièrement mise à jour, cette convention prévoit que les revenus immobiliers sont imposables dans l’État où les biens sont situés. Les revenus professionnels sont généralement imposés dans l’État où l’activité est exercée, tandis que les dividendes peuvent faire l’objet d’une imposition partagée.
Le mécanisme d’élimination de la double imposition fonctionne par l’octroi d’un crédit d’impôt égal au montant de l’impôt français. Ce système permet de ne pas payer deux fois sur le même revenu tout en préservant le taux effectif d’imposition sur l’ensemble des revenus mondiaux.
Nouveautés fiscales 2025 pour les Français expatriés au Maroc
L’année 2025 apporte son lot de changements dans le paysage fiscal des expatriés. Les principales évolutions concernent :
L’obligation de déclarer les comptes bancaires étrangers a été renforcée avec l’échange automatique d’informations entre la France et le Maroc. Tout compte non déclaré peut entraîner une amende de 1 500 € par compte et par année de non-déclaration.
La lutte contre l’évasion fiscale s’intensifie avec une surveillance accrue des transferts de fonds entre les deux pays. Les autorités fiscales françaises disposent désormais d’outils plus perfectionnés pour identifier les situations de fausse expatriation.
Le régime fiscal spécial pour les nouveaux résidents marocains a été étendu, permettant une exonération partielle des revenus étrangers pendant les cinq premières années de résidence sous certaines conditions. Cette mesure vise à attirer davantage d’investisseurs et de talents internationaux.
Stratégies d’optimisation fiscale légale pour les expatriés français
Pour tirer le meilleur parti de votre statut d’expatrié, plusieurs stratégies légales peuvent être envisagées en 2025 :
La planification du calendrier de votre départ influence significativement votre imposition. Quitter la France en début d’année civile peut vous permettre d’être considéré comme non-résident fiscal français pour l’ensemble de l’année.
L’utilisation des dispositifs d’investissement marocains offrant des avantages fiscaux peut réduire votre base imposable. Les investissements dans certains secteurs prioritaires bénéficient d’exonérations temporaires ou de taux réduits.
Le statut de RNE (Résident Non Habituel) peut être intéressant pour les entrepreneurs et consultants. Il permet sous conditions de bénéficier d’une fiscalité réduite sur certains revenus professionnels de source étrangère.
FAQ : Impôts des expatriés français au Maroc en 2025
Dois-je payer des impôts en France si je réside fiscalement au Maroc ?
En tant que résident fiscal marocain, vous n’êtes plus soumis à l’obligation fiscale illimitée en France, mais vous restez imposable en France sur vos revenus de source française selon les règles applicables aux non-résidents.
Comment éviter la double imposition entre la France et le Maroc ?
La convention fiscale franco-marocaine prévoit des mécanismes d’élimination de la double imposition, principalement par l’octroi d’un crédit d’impôt égal à l’impôt payé dans l’autre pays.
Les retraites françaises sont-elles imposées au Maroc ?
Les pensions privées sont généralement imposables au Maroc pour les résidents fiscaux marocains, avec un abattement de 60%. Les pensions publiques françaises restent imposables uniquement en France.
Quelle est la procédure pour déclarer mes revenus au Maroc ?
Vous devez soumettre une déclaration annuelle de revenus (modèle IR) avant le 30 avril 2025 auprès de la Direction Générale des Impôts marocaine, soit en ligne soit auprès du service des impôts de votre lieu de résidence.
Dois-je déclarer mes comptes bancaires français aux autorités marocaines ?
Oui, en tant que résident fiscal marocain, vous devez déclarer tous vos comptes bancaires étrangers, y compris français, aux autorités marocaines.
Yasmine El Idrissi est la plume solaire d’Au Soleil du Maroc. Née à Rabat et formée au journalisme à Paris, elle sillonne le royaume depuis plus de dix ans, tablette dans une main et carnet d’adresses dans l’autre. Entre ateliers d’artisans à Fès, oasis secrètes du Drâa et tables d’hôtes gourmandes, elle capture l’authenticité du pays et la partage avec un regard pétillant, engagé pour un tourisme responsable. Quand elle n’écrit pas, Yasmine cultive sa passion pour la calligraphie maghrébine et les épices rares qu’elle collectionne comme autant de souvenirs parfumés.